Année 2009

 

COMITE BOSNIE MIR SADA ( Lyon )

9, rue Despeignes 69008 – LYON –
Tél Fax Rép : 04 78 09 02 90
e-mail : mir.sada.bosnie@gmail.com

Ass. Loi 1901 – Autorisation Préfectorale 1/36308
 – Compte Crédit Agricole n° 75257858000  Agence Lyon Roosevelt

 

 

Chers amis,

L’Assemblée Générale  2009 de notre Association se tiendra

Le Samedi 23 Janvier 2010 à partir de 17 h

À la Maison du Temps Libre à IRIGNY (69) , 19 rue du stade, (bus n°15)

Ce temps d'échange se poursuivra vers 20 h par un repas festif

( prix du repas 10 €, inscription par courrier ou couriel )

 

Cette année encore, les habitants de Bosnie Herzégovine auront vu leurs aspirations bafouées et leurs espérances déçues. Alors que la Serbie s'apprête à déposer sa demande d'entrée dans l'Union Européenne, la communauté internationale cumule les erreurs d'analyse politique et maintien la Bosnie Herzégovine dans l'impossibilité de sortir d'une crise politique liée à la structure administrative de l'état, imposée par le Accords de Dayton. S’il est vrai que les autorités bosniennes portent une part de responsabilité dans les carences administratives qui immobilisent le pays, la communauté internationale se montre incapable d’imposer une révision et se plie, une fois de plus, aux exigences des dirigeants de la Républika Srpska qui défendent le territoire  acquit par les armes et l’épuration ethnique.

 

La toute dernière décision de la commission européenne, maintenant la nécessité d'un visa pour se déplacer dans l'espace Schengen pour les populations de Bosnie, d'Albanie et du Kosovo, manifeste à elle seule la totale incompréhension de l'Europe face à ce pays et à ses aspirations. De telles mesures sont vécues comme une injustice flagrante et une discrimination qui amplifient le sentiment de victime et ouvre la voie à des interprétations toxiques.

 

Quelles sont les peurs qui alimentent de telles décisions de la part des gouvernants européens ? Comment faire comprendre que ces peurs injustifiées alimentent chez les bosniens un sentiment d'exclusion ? Quels sont les leviers qui permettraient à nos associations de mieux informer sur les réalités bosniennes, et de favoriser un autre regard sur les 18 dernières années de l'histoire dans ce coin d'Europe ?... c'est sans doute un défi utopique, mais notre motivation se nourrit de l'injustice maintenue vis à vis des bosniens, et de la certitude que la situation en Bosnie est un ferment amer pour l'Europe. Des évènements culturels de modeste envergure se saisissent de ce sujet... ainsi nous vous conseillons de voir le film «La Révélation» qui sortira en février... histoire de témoins de crimes de guerre... histoire si proche de celles que nous entendons de la bouche de nos amis de Bosnie !

 

La crise économique se fait durement sentir en Bosnie... l'absence de travail ( + de 40 % de chômage ) pousse les hommes à s'expatrier à la recherche d'emplois ponctuels de manoeuvres en Croatie, Slovénie, ou au Monténegro... ceux qui obtiennent un visa Schengen viennent travailler au noir chez les sous-traitants européens en espérant échapper aux contrôles. Dans ce contexte, les micro-projets économiques financés par l'ANAEM-OFII pour les familles qui rentrent de France après une tentative d'immigration, représentent un complément de revenu appréciable. Mirela MAROSLIC  travaille à ce programme depuis avril 2007. Mirha SULEJMANOVIC l'a rejointe à mi-temps depuis juin 2009. Leur compétence, leur fiabilité, leur énergie, sont des atouts  essentiels à la bonne réalisation de ce programme. Cependant les obstacles sont nombreux. Nous devons prendre en compte à la fois le faible niveau de compétence des porteurs de projet, les contraintes administratives locales, l'instabilité sociale de la population... sans parler de la rigidité de l'administration française qui ne veut pas connaître le contexte local... Depuis  3 ans de fonctionnement, sur 84 projets traités, nous constatons  une majorité de projets agricoles souvent soutenus par la famille.

 

La «Marche de la Paix» qui relie chaque année Nezuk à Potocari, attire de plus en plus de participants. Nous étions plus de 4600 cette année. Acte de mémoire pacifique, cette marche a  un caractère symbolique fort. Des jeunes bosniens, filles, fils, neveux, cousins, mettent leurs pas dans ceux des 15000 hommes qui ont fui Srebrenica le 11 Juillet 1995. Une cinquantaine d'européens dont seulement une dizaine de français, se joignent à eux, dont deux anciens soldats des forces de l'ONU présentes à Srebrenica lors des évènements de 95. Les organisateurs bosniens, aimeraient faire de la Marche 2010 un évènement majeur, pour le 15 ème anniversaire du génocide. Nous sommes convaincus que ce lieu doit devenir le lieu d'une mémoire collective sans frontières de langue ou d'appartenance, les survivants nous y invitent.

 

Le colloque des 28 et 29 Mars 2009 organisé à Lyon par notre association, en lien avec l’association genevoise « Solidarité Bosnie » a eu un vif intérêt. Le sujet «  Construire ensemble la citoyenneté locale et européenne en Bosnie » a rassemblé 130 participants issus de milieux associatifs francophones qui œuvrent pour la Bosnie, ainsi que de nombreux bosniens et franco-bosniens. Le climat des échanges a permis une nouvelle mobilisation ainsi que la naissance d’une « coordination des associations francophones » indispensable au fonctionnement d’actions communes, en particulier sur le plan politique. Ainsi, Cyril Vauzelle et Amra Alilovic ont assuré l’envoi d’une lettre à Bernard Kouchner lors de sa visite à Sarajevo au printemps 09. Une lettre ouverte de protestation contre le maintien des visas pour la Bosnie, l’Albanie et le Kosovo a également été  envoyée à la Commission Européenne et aux ministres concernés. Dans le contexte actuel l’information en France et le témoignage sont une priorité pour notre association.

 

Notre association poursuit son travail en Bosniesur troix axes  :

le soutien aux personnes qui structurent la vie sociale ( enseignants, médecins, responsables d'associations…)

l’aide au développement de l’éducation ( cette année 102 enfants sont parrainés par des familles françaises et bosniennes )

la mise en place de micro-projets économiques


Voici  donc quelques nouvelles de nos actions…

 

Quelques uns parmi nous se réunissent le 1er mardi de chaque mois à Irigny pour  travailler aux différents projets :

Amra Alilovic, Jasminka Basic, Claire Bene, Gisèle et Yves Brun,  Claudine et Michel Duchamp, Jean Louis KrafftIsabelle  Lacroix, François-Xavier LaurentJasna Marcour, Medina Maroslic, Sanela Nuhic, Anthony Pangnanouvong,  Nicole Perotti,  Denise Sabatier

                                                                                                                      

LES DEMANDEURS D'ASILE EN FRANCE : Une vingtaine de familles venues en 2004 sont encore sans papiers... attente trop longue, usante, particulièrement préjudiciable aux adolescents qui font leur scolarité en France sans certitude de pouvoir y vivre. Certains d'entre nous participent le deuxième mercredi de chaque mois de 19 à 20h à «un cercle de silence» Place des Terreaux à Lyon, pour protester contre les conditions faites par la France aux « sans papiers ». 

                                                                                                              

LES PARRAINAGES. Le circuit financier est parfaitement sécurisé et chaque filleul reçoit 40 € par mois, 10 mois par an. Mirela Dzubur, après avoir assuré le travail des parrainages en Bosnie, a souhaité prendre un peu de recul. Une nouvelle organisation a pris le relais dont Amra Alilovic se prépare à assurer la coordination, en lien avec la «commission parrainages». Nous avons du faire face au désengagement financier imprévisible de 8 familles bosniennes, compensé en partie par plusieurs donateurs fidèles. Nous avons cette année 121 parrains français et bosniens qui financent les études de 102 enfants ou étudiants : 6 au camp de Jezevac, 18 à l'Ecole de Sanski Most, 49 au camp de Mihatovici, 22 étudiants de Srebrenica, 5 ailleurs en Bosnie et 2 en France. Nous commençons à voir les fruits des parrainages assurés depuis plusieurs années : plusieurs étudiants sont en université, 

                                                                                                              

LES MICRO PROJETS ECONOMIQUES : Mirela Maroslic, chargée de ce projet depuis son démarrage en avril 2007, travaille avec Mirha Sulejmanovic, recrutée localement, à mi-temps, en juin 2009. Caroline Ruiz a fait cet été équipe avec elles pour un stage de 3 mois. Depuis le démarrage du programme 84 projets ont été validés par l'Ambassade de France et l'ANAEM-OFII, 68 ont été financés. Mirela sera présente à l'assemblée générale, elle vous partagera son dynamisme, ses convictions mais aussi ses difficultés. Michel DUCHAMP, responsable de ce projet, fait avec elle une relecture des facteurs de réussite de ce programme et travaille à sa poursuite.

                                                                                                               

SANSKI MOST : L'Ecole est très fière de ses cours de français et des 18 élèves parrainés... son directeur, Faik, veut réunir au printemps prochain parrains et filleuls pour une fête, fidèle à la tradition d'accueil de cette école et à l'amitié manifestée par l'équipe des professeurs. Notre ami Ibro Ceric, ex directeur de l'école, vieillit seul, en s'accrochant aux belles heures du passé.

 

PRIJEDOR : L'Association IZVOR poursuit son travail de recherche des disparus et sa collaboration avec les Tribunaux locaux. Leur petite équipe recueille les témoignages de ceux qui, au bout de tant d'années, acceptent de parler, et les assiste dans leurs démarches. Après trois années de présence dans cette ville ( Republique Serbe de Bosnie ) ils constatent que leur présence est tolérée et que leur travail n'est plus entravé. Mir Sada participe faiblement  à la location de leur bureau.

                               

KOZARAC  : La “maison de la paix” poursuit sa fonction de lieu de rencontres et de lien social., Emsuda et son équipe animent des groupes de parole et accueillent les femmes seules, les personnes âgées et les enfants de toutes provenances.  MIR SADA participe pour partie aux frais de fonctionnement.

 

Camp de MIHATOVICI : Ils sont encore 800 à habiter là.... c'est le bout de toutes les errances... et ils tiennent à ce petit morceau de sécurité, ce «chez eux» sans intimité ils ne veulent et ne peuvent le quitter... les habitants du camp ont même refusé l'arrivée de Roms pour conserver leur «identité» de «réfugiés de Srebrenica». Fejzo Begovic, directeur de l'école est la seule autorité morale du camp, avec son charisme et ses fragilités.  Le représentant des habitants fait équipe avec le directeur d'école et un professeur pour sélectionner les enfants à parrainer. L'association Zemlja Djece assure l'encadrement des animations extra-scolaires que Mir Sada finance pour les 250 enfants du camp. La salle de sport est trop souvent vide, et Salih Avdic en assure le gardiennage, dédommagé par Mir Sada.

 

Région de BRATUNAC :  Claire Bené assure  les liens avec les familles déplacées depuis Grab Potok et avec les filleuls qui sont rentrés dans la région. Une jeune fille, qui a fait partie des jeunes parrainés, vient de publier un livret de poésie, avec le soutien de Claire et Bernard.

Le Club Solidaire de l'Ecole de Charly poursuit l'information auprès des enfants

                                                                                                              

SREBRENICA : A la «marche pour la paix» initiée par notre ami Ivar Petterson nous étions 7 de Mir Sada, dont Christine Moncla journaliste à France Culture, parmi les 4600 participants ( à 90 % bosniens ). Journées intenses en émotion, marquées par une fraternité humaine simple et généreuse, où le sentiment d'être partie intégrante de l'humanité prend tout son sens. La commémoration du 11 Juillet au mémorial de Potocari fut exemplaire ... 30 à 40000 personnes recueillies dans un silence parfait,  516 corps étaient inhumés cette année. L'année 2010 marquera le 15ème anniversaire du génocide. Dans le climat politique actuel, il est plus que jamais nécessaire de donner à cette marche une ampleur européenne. Mir Sada s'associera à la campagne d'information pour mobiliser des participants et donner en Europe

un signe fort de mémoire et de respect de l'autre.

                                                                                          

A SARAJEVO, L'Ambassade de France, par le biais de son ambassadeur  Madame Maryse Berniau et du consul, Mme Marie-Claire Bonnet,  ainsi que toute l'équipe «culturelle» sont des appuis efficaces et appréciés pour notre association. Mirela, Mimo et Mirna Dzubur Aganovic, Vesna Cengic sont fidèles à MIR SADA. Le Centre Culturel André Malraux est partenaire de la Coordination des Association francophones.

 

Nous remettons en main propre les financements que nous attribuons.Un reçu fiscal est envoyé à chaque donateur.

Les actions sont financées par vos dons,et par les marchés de Noël

Un rapport financier détaillé sera remis au cours de l’Assemblée Générale du 23 janvier 2009.