Nos projets 2011-2014

                         PROJET MIR SADA 2011-2014

            Contribution au  développement local solidaire  en Bosnie Herzégovine

    I   LES ATTENDUS DE NOTRE PROJET

 

 

1- La Bosnie Herzégovine en 2011 : Eléments de contexte 

 11. Une gouvernance difficile

Depuis les accords de paix de 1996  la Bosnie Herzégovine peine à retrouver une situation politique et économique suffisamment stable. En effet, l’organisation du  pays en deux entités, et un district (La Républika Srpska,  la Fédération Bosno-Croate et le district de Brcko ), dotés  chacun  d’institutions autonomes, coordonnées par un Etat central, lui-même  présidé tous les 8 mois,  successivement, par un représentant des communautés Bosniaque, Croate, et Serbe, ne facilite dès lors, ni la prise de décision, ni la cohérence des initiatives.

12. Chômage et précarisation

Dans ce contexte, les investissements sont insuffisants, les politiques de développement économiques peu coordonnées et peu efficaces. Les emplois salariés sont rares et le taux de chômage élevé (environ 30%).  Selon l’Agence de statistiques de BiH le revenu moyen par habitant  était  de 405 € en 2009. Les familles s’appuient souvent sur les parents bénéficiaires de pensions (retraite,  pensions de veuves ou d’invalidité …). Beaucoup développent de petites activités « non déclarées » perdant ainsi le bénéfice d’assurances et de cotisations vieillesse… Le fait de posséder une maison à la campagne offre souvent la possibilité d’une petite activité agricole. Le niveau de vie reste modeste voir pauvre dans certaines zones rurales. A cela s’ajoutent  les nombreuses difficultés pour se faire soigner ou pour éduquer ses enfants, dans de bonnes conditions.

13. Communautarisme et nationalismes

L’histoire récente de la Bosnie Herzégovine a considérablement renforcé les sentiments et comportements « communautaires » : on est en effet plus que jamais, Bosniaque, Serbe ou Croate,  et,  selon sa communauté,  on est presque forcément musulman, orthodoxe ou catholique… Les principaux partis  politiques sont  d’orientation  « nationalistes » et ne concourent pas à apaiser un climat peu propice à la réconciliation.

Ce contexte socio politique crée de nombreuses discriminations selon que l’on se trouve en Republika Srpska ou en Fédération (discrimination à l’emploi notamment)

14. L’émigration des jeunes

Entre 2004 et 2009 on dénombre  plus de 4000 demandes officielles d’accueil sur le territoire français. C’est sans compter les nombreuses démarches d’émigration vers d’autres pays de la Communauté européenne ou vers les Etats Unis… Ce mouvement migratoire (qui existait déjà au temps de l’ex Yougoslavie),  parfois encouragé par des filières illégales, reste vivace en 2010. La conviction d’une amélioration globale de leurs conditions de vie, est l’élément principal de la décision d’émigration pour de nombreux jeunes bosniens.

 

2/ Le soutien au développement micro économique  local   :

21. La contribution  de l’association « Mir Sada » depuis 2007 dans l’est de la Bosnie Herzégovine

L’association Mir SADA (1) est engagée en Bosnie Herzégovine depuis 1993. En 2006  elle envisage de se mobiliser sur le micro développement économique, considérant que l’action humanitaire ne suffit pas à répondre aux besoins concrets des bosniens. Des membres de l’association envisagent alors diverses pistes, dont celle du micro crédit, lorsque se présente l’opportunité d’une aide à projets pour les « retournants » en BiH, après une tentative d’émigration en France…

Une convention est alors signée en avril 2007 avec l’ANAEM (Agence Nationale pour l’accueil des émigrés et migrations) (devenue OFII en 2009)

Mir Sada recrute une Chargée de Projets » et s’installe dès avril 2007 à Tuzla, (est de la Bosnie Herzégovine) dans la région la plus concernée par les déplacements de population pendant la guerre de 92/95 et également la plus touchée aujourd’hui, par les mouvements migratoires ( à noter que cette région, est « à cheval » sur les deux entités : RS et Fédération )

22. L’aide au retour  

L’aide à la réinstallation dans le pays d’origine  consiste en un accompagnement au bénéfice du migrant dans un projet de création d’entreprise économique. La mise en œuvre opérationnelle est confiée à une association locale ou étrangère sous le contrôle étroit de l’O.F.I.I.. En Bosnie-Herzégovine, cette mission a donc été confiée à l’association Mir Sada.

Dans le cadre de cette délégation, Mir Sada accompagne les retournants concernés dans l’élaboration d’un micro projet économique, élabore avec eux une « étude de faisabilité ». Ces projets sont soumis à une Commission placée sous l’autorité de l’Ambassade de France. S’ils sont validés,  les projets  bénéficient alors d’un financement (entre 3600  et 7000 euros) réalisés  en achat, par les soins de Mir Sada achat des matériels  (ou  d’animaux) prévus  dans l’étude de faisabilité.

Ces projets bénéficient ensuite d’un suivi,  par l’opérateur, pendant une année.

23. La création de micro-entreprises dans la région Est de la BiH

Dans le cadre de cette mission, Mir Sada a ainsi accompagné depuis  avril 2007  une centaine de  Porteurs de Projets et permis l’installation de plus de 80 d’entre eux. Les retournants s’installant principalement en milieu rural et  disposant en général d’une maison familiale avec, quelques fois, un peu de terre, la plupart des projets sont  de nature agricole  (cf Tableau de Répartition des Projets par secteurs d’activité p.x Annexes)

 

3/ Observations après quatre années de fonctionnement 

31. Une économie à reconstruire au carrefour de deux « entités »

Certaines régions d’avant guerre bénéficiaient d’un dynamisme économique soutenu par un niveau démographique relativement élevé. Les déplacements massifs de la population consécutifs au conflit, (92-95) ont  considérablement modifié la structure démographique de ces régions. De plus la remise en route de l’outil industriel, en très grande partie détruit pendant la guerre, n’a créé que peu d’emplois. La  paupérisation des populations locales ajoutée à la disparition des filières de commercialisation et de distribution, fait aujourd’hui obstacle au développement des micro-initiatives économiques.  Il faut en outre souligner les difficultés persistantes  de relations entre communautés serbes et bosniaques qui compliquent les conditions locales du développement économique et social.

32. Insuffisance de compétences professionnelles

La classe   active  des 25-35 ans a été perturbée dans sa formation par les années de guerre. Ainsi, la majorité des personnes ayant eu accès à un projet de réinsertion économique n’a-t-elle pas bénéficié d’une véritable formation professionnelle. Dans de nombreux cas, l’absence du père n’a pas non plus permis la transmission des savoirs faire.

En outre, quand bien même certains disposent d’une qualification professionnelle, l’absence locale d’emplois salariés et l’insuffisance de formations « pratiques » en cours de scolarité, ne leur permettent  pas d’exercer leur « métier » d’origine…

Enfin, devenant souvent agriculteurs « par défaut » de nombreux porteurs de projets se lancent dans une activité qu’ils ne maîtrisent pas toujours suffisamment…

33. Absence de coopération  et de solidarité

L’histoire récente et le contexte socio économique et politique actuel ne favorisent probablement pas la sérénité des habitants de la région et encore moins la confiance qu’ils peuvent s’accorder les uns aux autres… Peut être des éléments de culture peuvent ils aussi expliquer cet état de fait,  mais force est de constater que les projets ne peuvent s’envisager en association avec un autre partenaire… la solidarité s’exerce quasi exclusivement au sein de la communauté familiale restreinte.

Evidemment ces comportements ne facilitent pas l’émergence de projets solidaires, et donc de  vraies capacités de développement  des  micro - entreprises que Mir Sada soutient à présent depuis 4 années….

 

4/ Conclusions et objectifs  2011-2014

 

A partir de ce constat, l’Association Mir Sada   juge essentiel de s’engager dans un programme de soutien effectif au développement de cette micro économie locale en s’appuyant sur ce réseau existant de petites entreprises familiales.

Il s’agit de favoriser la consolidation de ces initiatives économiques, et d’encourager l’émergence de comportements solidaires, et citoyens afin de soutenir la renaissance d’une société apaisée et démocratique.

C’est pourquoi nous souhaitons mettre en œuvre  les 3 objectifs suivants : 

-          1/ Créer les conditions  du développement solidaire des activités micro économiques existantes

-          2/ Construire un dispositif local de formation professionnelle continue

-          3/ Développer  l’information et la communication régionales et nationales sur les initiatives  citoyennes et de micro développement local.

 

41- Actions de micro développement économique local solidaire

411. Travailler à partir d’un « terrain connu »

412. Contribuer à fédérer les énergies et les moyens

413. Reconstituer avec des responsables de micro entreprises des mini filières de production

414. Mener avec eux des actions Marketing (ciblage des clients potentiels, analyse des besoins)

415. Rechercher  des débouchés commerciaux ( circuits courts et moyenne distribution)

Objectifs concrets 2011-2014 :

-          Création d’une mini filière de production et de commercialisation de fruits et légumes

 

-          Création d’une mini filière de commercialisation de la viande de veau et (ou) de mouton

 

42- Actions de développement des compétences

-          421. Organiser un dispositif de formation continue en milieu agricole

-          422. Poser les fondations d’un dispositif s’adressant à d’autres professions

 

Objectifs concrets 2011-2014

-          Mise en place d’une organisation pérenne de conseil agricole à destination des petites exploitations familiales dans la région est de la Bosnie (entre Tuzla et Zvornik) et dans la région Nord autour de Prijedor.

 

-          Mise en place des bases d’un dispositif de formation professionnelle pour adultes par l’apprentissage (réunion des compétences nationales, régionales et locales, des soutiens institutionnels) et détermination des principes d’organisation et de financement.

 

43-  Actions de Veille socio-économique et d’information

-          431. Maintenir une activité systématique de « veille sociale et économique »

-          432. Rester attentif à  toutes les initiatives citoyennes contribuant au développement social et économique

-          433. Participer à l’information des acteurs impliqués dans le soutien a la BiH

 

Objectifs concrets 2011-2014

-          Création d’une plateforme  internet dédiée à la diffusion des informations et susceptible de favoriser le débat citoyen et entre acteurs du développement territorial.

 

5.    Les ressources nécessaires

51/ Des « agents de développement » sur le terrain

 

Activités :

 

-          Analyser les données socio-économiques du territoire et identifier des axes d'intervention selon les impératifs de développement local

-          Elaborer ou participer à l'élaboration du projet de développement local et apporter un appui aux partenaires concernés

-          Concevoir le plan d'action du projet de développement et le mettre en place par la communication interne et externe, la coordination du réseau de partenaires

-          Evaluer le projet de développement, identifier de nouveaux axes d'intervention et les présenter aux acteurs locaux

-          Communiquer  et échanger des informations sur les stratégies de développement local, lors de nos rencontres professionnelles.

 

 Compétences :

-          Economie

-          Conduite de projet

-          Gestion comptable et administrative

-          Sociologie des organisations

-          Techniques de communication - Techniques de conduite de réunion

 

Deux personnes actuellement salariées de l’association Mir Sada en Bosnie Herzégovine sont susceptibles de tenir les postes envisagés : Agent de développement et Assistante de l’agent de développement. (cf CV ci joints)