Année 2014
COMITE BOSNIE MIR SADA ( Lyon )
9, rue Despeignes 69008 – LYON – Tél Fax Rép : 04 78 09 02 90 e-mail : mir.sada.bosnie@gmail.com
Ass. Loi 1901 – Autorisation Préfectorale 1/36308 –
Compte Crédit Agricole n° 75257858000 Agence Lyon Roosevelt
Chers amis,
L’Assemblée Générale 2014 de notre Association se tiendra Samedi 24 Janvier 2015
À la Maison du Temps Libre à IRIGNY (69) , 19 rue du stade, (bus n°15)
17 h à 19 h : rapport moral, rapport financier et votes
19 h 30 : apéritif suivi d'un repas festif ( 10 € )
Janvier 2014... nous terminions le rapport moral des 20 ans de l'association Mir Sada par ces mots :
“La Bosnie Herzégovine n'est pas encore à l'abri de ses démons, ni des manoeuvres des grandes puissances, mais les hommes et les femmes de Bosnie ont la tête dure et l'amour de leur terre chevillé au corps, alors gageons qu'avec un peu de temps encore et beaucoup d'énergie, ils sauront, avec d'autres, devenir responsables de leur territoire.“
En effet, l'année 2014 n'a pas trahi ce diagnostic. Elle a été marquée par nombre de difficultés mais aussi par des mouvements citoyens qui ont traduit à la fois la prise de conscience de la population, son désir de sortir de l'impasse, mais aussi sa désorganisation collective et sa désespérance.
La révolte de février 2014
Le ras le bol général des jeunes et la lutte des ouvriers de Dita - usine de détergents de la région de Tuzla - se sont rejoints en février 2014. Réduits à la misère après avoir été jetés à la rue sans aucune couverture sociale, les travailleurs de Dita ont rompu avec le syndicat officiel pour créer un petit syndicat autonome : « Solidarnosc ». Les citoyens de plusieurs villes ont joint leur voix à cet élan revendicatif et citoyen. De nombreuses manifestations ont eu lieu, des petits groupes autonomes ont pris corps, se réunissant spontanément pendant tout l’hiver pour crier leurs revendications… pour mémoire le taux de chômage avoisine 45 %. Les manifestants ont obtenu la démission de plusieurs gouvernements cantonaux, ceux de Tuzla, de Una Sada, de Zenica-Doboj et du canton de Sarajevo en exigeant la mise en place de gouvernements d’experts. Les travailleurs de Dita ont vu la restitution de leur couverture sociale, mais leur lutte pour relancer l’entreprise continue (manifestation tous les mercredis à Tuzla). Les « plenums », nom donné aux rencontres autonomes, se sont éteints, par manque d’organisation et de leadership.
Les familles de l'Ecole de Konjevic Polje
Depuis des années, les parents de ce village bosniaque en République Serbe de Bosnie (partie intégrante de la République de Bosnie Herzégovine à 30 km de Srebrenica) demandaient en vain un changement du programme scolaire, la parité entre écriture cyrillique et latine, l’enseignement de l’histoire et de la littérature de Bosnie-Herzégovine en lieu et place de l’histoire et la littérature serbe, qui exclut toute approche éclairée ou critique des évènements récents. De septembre 2013 à janvier 2014 une centaine de familles a boycotté l’école, gardant leurs enfants à la maison et faisant le siège des institutions nationales et européennes à Sarajevo pour demander l’application d’un accord sur le respect des minorités, ignoré par la RS. Leur action a été exemplaire. Ils ont obtenu l’engagement de 16 enseignants au chômage, ainsi que la mise à disposition sans condition d’une maison transformée en école. Celle-ci a ouvert ses portes en janvier 2014. Elle accueille actuellement 117 élèves. Les équipements et les frais généraux restent à la charge des familles. Mir Sada a contribué pour 1000 €.
Cette école n’est qu’un exemple des problèmes d’éducation en Bosnie Herzégovine. Cette responsabilité majeure de la nation est répartie sur 10 ministères cantonaux en Fédération de Bosnie et un service d’Etat en République Serbe. Les programmes sont différents dans chaque secteur géographique. La culture d’aucune minorité n’est respectée, ni en Fédération, ni en RS. Ce secteur nécessite une réforme d’envergure.
Les inondations de Mai
Le 19 Mai dernier, un ami nous écrivait : « je suis rentré de Bosnie, on était à Pobudje ( Est de la Bosnie ), les routes sont coupées, les ponts détruits, des coulées de boue emportent les maisons comme des châteaux de cartes, l’électricité est coupée sans doute pour plusieurs semaines voire plusieurs mois ! Les reportages diffusés en boucle à la TV montrent l’ampleur de cette catastrophe dans tout le pays, et les moyens sont dérisoires pour venir en aide. Bien évidemment le bilan va s’alourdir. Il va falloir une aide massive pour relever ce pays déjà très fragile, les élections auront lieu en octobre, le peuple est usé par cette corruption, je doute fort que leur patience résiste en plus à cela ! ». La Serbie et la Bosnie Herzégovine ont connu des inondations qui ont laissé un lourd passif pour les deux pays. Des dommages évalués à 2 milliards d’euros pour la BiH. En juillet, de fortes pluies ont provoqué de nouveaux dégâts.
L’appel aux dons lancé par les membres bosniens de notre association a permis la collecte de 6000 € transférés en BiH le 30 Mai 2014. Mirela et Medina ont contacté et visité nos partenaires bosniens pour connaitre les priorités et les dommages chez chacun. Après discussion, l’aide a été répartie : 50 % d’aides individuelles et 50 % d’aides collectives : du matériel d’assainissement a été acheté pour les parcelles de terre et les maisons de 70 familles, ainsi que des équipements pour les maisons de 7 familles. Deux pompes à eau et un générateur ont été achetés pour la sous-commune de Konjevic Polje à la demande du conseil du village, et des bâches plastiques ont été fournies aux agriculteurs de Janja pour reconstituer leurs serres détruites.
Juin : le voyage des 20 ans de Mir Sada
Nous étions une belle équipe, 13 personnes, jeunes et vieux, baroudeurs en Bosnie depuis longtemps et novices… nos amis franco-bosniens ont été admirables : disponibilité, attention, organisation ! En tentant d’allier tourisme et fortes rencontres avec amis et partenaires ce voyage a surpris ceux qui venaient là pour la première fois, et ravi les anciens ! Il faut se déplacer pour comprendre… rien ne remplace la rencontre.
Nos partenaires restent solides et combatifs :
Izvor à Prijedor : après une très longue bagarre juridique l’association a contribué à obtenir l’ouverture du charnier de Tomasica et permis de retrouver 360 corps en cours d’identification.
La professionnalisation d’Izvor, son travail à long terme, porte ses fruits. Nous avons été profondément émus par leurs témoignages et la présentation de leur travail.
Srcem do Mira à Kozarac : Emsu da adosse ses actions à la forte diaspora de la région. Elle veut agir sur le plan politique : plusieurs associations demandent la création d’une commune à Kozarac pour sortir de la forte pression administrative de la commune à majorité nationaliste serbe de Prijedor, à l’égard des bosniaques rentrés dans la région.
Le camp-village de Mihatovici ( environ 400 personnes ): Emir, le directeur de l’école qui accueille une centaine d’élèves, est préoccupé par les travaux d’entretien à faire dans les locaux. Nous venons de financer la réfection de la cheminée de la chaufferie ( près de 1000 € ). Nous avons également rencontré notre amie Amela qui pilote le soutien psychologique et social aux familles du camp. Projet financé par Mir Sada.
Nous y avons toujours une majorité de filleuls suivis par Amra et Sanela
Srebrenica et Le Chemin de la Paix : L’année 2015 verra la commémoration des 20 ans du génocide. Mir Sada s’associera en organisant une exposition de portraits de femmes bosniennes réalisés par une peintre hollandaise. Un symbole de relèvement mutuel entre femmes. Le Chemin de la Paix rassemblera sans doute beaucoup de marcheurs cette année. Pour assurer sa pérennité notre ami Dzile Omerovic demande un soutien international. Mir Sada va s’associer à cette réflexion.
Le projet de Maison Familiale Rurale mené par Mirela et les MFR Rhône Alpes : il continue ! avec péripétie et difficulté mais… la première association locale est créée à Zivinice. Bravo Mirela !
Les élections générales d’octobre :
Elles comportaient l’élection des 3 présidents de la République de BiH, des présidents des entités, des représentants au parlement, ainsi que des élus des cantons. Alors que des signes semblaient manifester une conscientisation de la population, les élections ont été très décevantes. Les partis nationalistes sont restés majoritaires…
Nous voulons aussi informer, expliquer... expliquer ce qui est en jeu dans ce pays : les principes fondateurs de nos communautés démocratiques, quelque chose de notre âme collective, quelque chose aussi de notre honneur... expliquer pourquoi nous sommes tant concernés, sans pouvoir y échapper, parce que c'est l'Europe, et parce que les phénomènes en jeu sont partout présents ( le nationalisme, l'intégrisme, le repli communautaire), partout prêts à se déclencher en Europe et dans les autres parties du monde si nous ne faisons pas tout pour éduquer, transmettre, partager, responsabiliser.
Si “le monde est devenu un village”, nous sommes citoyens du monde, nous croyons que c’est simplement notre travail de citoyens, de lancer au dessus des frontières toutes proches de l’Europe, des filins de relations. Nous avons appris de ces années que ce n’était pas au-delà de nos forces et que nous avions tant à gagner à cette connaissance mutuelle. Les liens que nous tissons sauront désamorcer ce que la désinformation construit malgré nous. Ne cédons pas à la désespérance.
Les membres actifs de notre association : Amra Alilovic, Rejha Avdic, Jasminka Basic, Claire Bene, Alain Bonnet, Pierre Boisserin, Gisèle et Yves Brun, Chantal Chapron, Claudine et Michel Duchamp, Jean Louis Krafft, François-Xavier Laurent, Claude Lecinq, Jasna Marcour, Medina Maroslic, Mirela Maroslic, Josette Monnot, Sanela Nuhic, Nicole Perotti, Denise et Pierre Sabatier, Mirha Sulejmanovic Pour plus d'informations consultez notre site administré par Jean Marie Martin : http\\ :www.bosniemirsada.com. Branchez-vous également sur notre page Facebook administrée par Mirela Maroslic.